En général, on m’appelle « Flavien » mais, sur mes papiers d’identité est inscrit « Flavio ». Aussi, bien que né à Strasbourg, je suis Suisse et j’ai passé la plus grande partie de mon enfance à Genève. En 1989, j’ai eu le privilège de me marier avec une jeune femme Néerlandaise, Annet.
Nous nous sommes rencontrés à l’Institut Biblique Européen de Lamorlaye et mariés à Genève. Nous avions imaginé partir en mission dans les pays de l’Est de l’Europe juste après la chute du mur de Berlin en 1989.
Pour gagner en crédibilité auprès des gouvernements de ces pays, j’ai été encouragé à faire un master en théologie à la faculté de théologie réformé de Genève. À l’issue de ce parcours, nous étions prêt à partir à l’Est. Mais, finalement, nos responsables spirituels, nous ont invité à considérer un autre lieu de service. Ainsi, c’est dans l’Est Vaudois à Vevey, qu’en janvier 1994 nous sommes entrés dans le ministère pastoral ce que nous n’avions ni imaginé ni désiré.
Je confesse que je n’avais aucune idée ce que pouvait faire un pasteur toute la journée. C’est là que je l’ai découvert et ai commencé à l’apprendre. Ce fut aussi le début de la découverte des parcours Alpha, outil que nous avons beaucoup utilisé pour partager l’Évangile. C’est là aussi, qu’avec des amis catholiques et réformés, Dieu nous a permis de créer un lieu d’accueil pour les personnes en ruptures sociales au coeur de la cité et en lien avec les autorités. Nous avons pu nous réjouir de voir des hommes et des femmes s’ouvrir à nouveau à la vie. Durant cette période trois de nos fils sont nés.
Lorsque qu’après 6 ans à Vevey un ami de la faculté de théologie de Genève, nous a invité à découvrir l’Union des Églises Évangéliques Libres de France, et plus particulièrement le projet d’une petite communauté en souffrance à Pau. Nous y avons reconnu une invitation de Dieu à venir le servir en France. C’est donc en août 2000 que nous sommes arrivés à Pau, cinq humains et deux lapins.
Durant les neuf années passées à Pau, nous avons eu le privilège de vivre une belle aventure. Ce furent des années riches en amitiés et stimulantes spirituellement. C’est aussi là que notre plus jeune fils est né.
En parallèle de mon poste pastorale, suite à l’invitation des responsables nationaux des églises libres, j’ai participé à la mise en place d’un projet d’implantation d’église à Poitiers. Après deux années de défrichage, une petite communauté semblait vouloir naître. Aussi avons-nous été invité à nous impliquer davantage dans ce projet en déménageant en famille pour l’accompagner. C’est ainsi qu’en septembre 2009 nous sommes arrivés à Poitiers. Nous étions alors 6 humains, avions renoncé aux lapins mais étions accompagné d’un chien …
Le choc fut relativement rude. Nous quittions une communauté dynamique, des amitiés, une aventure partagée durant neuf années qui avaient vu des vies transformées, de nouveaux locaux, pour nous retrouver presque seul, dans un garage transformé en salle de culte. Nos enfants entraient dans ce temps privilégié de l’adolescence, et Annet repris un travail séculier. Par la grâce de Dieu, après 14 années de présence une jeune communauté est née. Là aussi, nos vies ont été enrichies par ceux que nous avons croisé, par les liens d’amitiés solides qui se sont tissés, et chacun de ceux qui ont rencontré Jésus durant cette période, ont été pour nous une source de rafraichissement et d’encouragement. Notre objectif était d’atteindre en priorité la population française. Petit à petit, la communauté s’est étoffée, et Dieu nous a montré qu’il était temps que nous reprenions la route.
C’est ainsi qu’il a mis sur notre route Jean-Georges Gantebein et que la perspective de faire route avec les églises de Sélestat et de Molsheim a pris forme pour se concrétiser par notre venue fin août 2023. Bien qu’ayant déménagé à 6, nous restons maintenant deux… Nos fils ont rejoint leur différents lieux de vie et c’est donc à deux qu’il nous appartient de poursuivre la route, dans l’expectative de ce Dieu nous permettra de vivre.
