« Le projet à Montaigu-Vendée a démarré il y a de cela quelques mois maintenant. Nos efforts portent actuellement sur notre intégration au sein de cette nouvelle région. La vision du projet comporte tout naturellement un fort accent sur les relations sociales et là… tout à coup tout est arrêté ! Stoppé net ! Plus de rassemblements, plus d’activités associatives… Comment poursuivre un travail d’implantation d’Eglise en mode « confinement » ? De prime abord, cela paraît plutôt compliqué… déstabilisant… frustrant… C’est mission impossible ou presque… ? La question se pose inévitablement : « Comment envisager désormais les choses ? »
Cet arrêt brutal a cependant des vertus considérables, notamment celle de vivre d’une manière particulière et concrète la dépendance envers notre Dieu souverain. Nous sommes encouragés à nous attendre pleinement à Lui : « arrêtez et sachez que je suis Dieu » (cf. Psaume 46.11). Face aux nombreuses impossibilités, la réalité nous pousse irrémédiablement de la dimension du « faire » à celle de l’ « être ». Bien que cette situation nous renvoie à nos limites, elle nous permet d’entrer dans ce que le Seigneur prépare…
Si de notre côté nous sommes confinés, le Seigneur et sa Parole, quant à eux, ne le sont pas. Ces considérations nous incitent à écouter Dieu, à garder le silence, se rendre attentif à ce qu’Il souhaite nous communiquer. A cela s’ajoute la volonté de prier intentionnellement le Seigneur afin qu’il nous ouvre des portes (cf. Colossiens 4.3) pour un témoignage concret, pertinent et nous permette d’être une source de bénédiction auprès de ceux qui nous entourent.
Dès notre arrivée, la volonté était de nous engager, nous impliquer dans la vie sociale et associative de la cité, animés d’un esprit de grâce et de compassion. Nous étions conscients que cela nous permettrait de découvrir le contexte propre à la ville, les besoins qui s’y rattachent et de saisir les opportunités afin de manifester notre bienveillance. Ces paroles de l’apôtre Paul ont été sources d’inspiration dans l’élaboration de l’ADN de notre vision : « Conduisez-vous avec sagesse dans vos relations avec ceux qui n’appartiennent pas à la famille de Dieu, en mettant à profit toutes les occasions qui se présentent à vous. » Colossiens 4.6.
Cette implication sociale et associative nous a finalement permis de façon assez naturelle, en pleine crise sanitaire, de prendre part à des actions de solidarité. La commune a communiqué au sein de son réseau associatif un projet de confection de 15000 masques en tissus à réaliser en une semaine. Par ailleurs, un engagement préalable dans une association caritative m’a donné la possibilité de venir en aide à des personnes vulnérables.
Dans son livre « Pour une vie juste et généreuse », les paroles du pasteur Timothy Keller prennent tout leur sens : « Vous ne pouvez pas aimer en paroles seulement (cf. 1 Jean 3.16-17) ; vous ne pouvez donc pas aimer les gens en pratiquant l’évangélisation et la formation de disciple sans répondre par des actes à leurs besoins pratiques et matériels. » (Keller, Timothy, Pour une vie juste et généreuse, éditions Farel, 2018, p.153)
Les quelques chrétiens qui composent actuellement cette communauté à l’état embryonnaire seront continuellement amenés à réfléchir aux notions de cohérence et de pertinence du message de l’Évangile qu’ils souhaitent présenter de manière intentionnelle aux Montacutains (habitants de Montaigu-Vendée). Là encore, Timothy Keller exprime clairement ce concept : « Lorsqu’une cité se rend compte qu’une Église dans ses murs ne vit que pour elle-même et ses membres, sa prédication n’aura pas beaucoup d’impact sur son environnement. En revanche, si les gens du quartier voient les membres de l’Église aimer leur ville et le prouver par des actions de bienfaisance remarquables, ils seront beaucoup plus disposés à écouter le message de cette Église. » (ibid, p.159). Finalement ce temps de confinement nous a encouragés à persévérer sur cette dynamique et de veiller à ce que celle-ci reste bien présente dans les différentes phases de croissance de cette Église en devenir. »
Olivier et Marie Jung
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