Les objectifs fixés par l’Éducation nationale en matière d’éducation à l’environnement sont ambitieux. Sur le site du ministère, nous pouvons lire que « L’éducation nationale est pleinement mobilisée dans la lutte contre le changement climatique et en faveur de la biodiversité. Ainsi les élèves sont appelés à être des acteurs majeurs de la transition écologique, et les écoles et établissements des lieux exemplaires de la protection de l’environnement(1). »
Cela peut nous donner l’impression que nos enfants reçoivent déjà tellement d’informations à l’école qu’il est inutile de parler du climat ou des problèmes écologiques à l’Église. La majorité n’ont pas d’expertise particulière dans l’écologie. Nous ne voulons pas rajouter une couche à l’anxiété que certains enfants et jeunes ressentent déjà face aux bouleversements climatiques. Et nous sommes là pour parler de Dieu, non pas de la science ou de la géo-politique, n’est-ce pas ? Pourtant, si nous voulons que nos enfants soient en capacité de se positionner de manière juste, rien ne peut remplacer le rôle unique des Églises et les familles chrétiennes dans l’éducation à l’environnement. Nos enfants et nos jeunes ont besoin d’aide pour voir comment la Bible s’adresse à eux, et illumine les réalités difficiles auxquelles ils font face.
L’Éducation nationale a un devoir de neutralité en ce qui concerne les grandes questions du sens de la vie. Mais, dans le contexte de l’Église, nous n’avons pas ce même devoir de réserve. Nous pouvons être ouvertes avec nos jeunes sur l’étendue et la profondeur de la crise qui nous menace, tout en partageant l’espérance qui nous anime. En tant que parents, grand-parents, animateurs dans un ministère enfance, chefs scouts ou pasteurs, nous avons la liberté de parler explicitement, non seulement de la valeur de la création, mais aussi de la Croix et la Résurrection qui donnent du sens à notre engagement écologique. Même en temps de crise. Seul l’Évangile nous permet de regarder notre péché en face et d’en mesurer ses conséquences sans sombrer dans le désespoir.
Quand nous proclamons la bonne nouvelle que « Jésus est Seigneur, » nous déclarons qu’il est le Seigneur de toute sa création. Cela inclut le climat, les courants océaniques, les glaciers, les créatures vivantes dans toute leur diversité. Dieu a fait de nous des créatures dépendantes : dépendants de lui, d’abord ; mais créés aussi pour vivre dans l’interdépendance les uns avec les autres et avec sa création. L’impact de nos choix et de notre manière de vivre sur les équilibres biologiques et géo-chimiques est donc non seulement une question morale, mais une question spirituelle. Nous sommes responsables devant Dieu quand nos choix égoïstes abîment son œuvre et lèsent notre prochain. Même si cette création est aujourd’hui mise à mal par les effets de notre péché, les projets de Dieu concernent le cosmos tout entier : la restauration et la réconciliation de toutes choses à lui en Christ.
Aller dehors !
Nous protégeons mieux ce que nous avons appris à connaître et à aimer. Certains ont un square, un parc ou une espace verte à proximité… dans d’autres contextes il faut être plus créatif. Mais même dans les zones les plus bétonnées, il y a souvent des plantes et des créatures à observer.
Vous avez besoin d’idées ?
Vous trouverez des ressources sur le site d’A Rocha France (www.arocha.fr)
https://france.arocha.org/fr/ressources-et-publications/ressources/pour-les-enfants-et-les-jeunes/
Voir, par exemple, le kit « explorer la création » de Petra Crofton : https://www.wildandwonderful.uk/francais
Voir également le site du centre d’enseignement et de recherche interdisciplinaire évangélique, CERIE : www.cerie.org (vous pouvez filtrer selon thème, public et format)
Un podcast intéressant sur les bénéfices de l’éducation « en plein air »
www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/quand-la-nature-fait-ecole-4931977
Deux articles intéressants concernant l’Enseignement et l’Écologie sur l’ADN Magazine :
1. www.ladn.eu/ladn-transition/generation-alpha-nous-navons-aucune-chance-de-sauver-la-planete-cest-trop-tard/
2. www.ladn.eu/ladn-transition/education-a-lecologie-des-profs-demunis-et-des-programmes-pas-a-la-hauteur/
Comme plusieurs de Perspectives, les jeunes des Églises de Tours et de Blois ont participé cet été au camp national des Éclaireurs évangéliques de France. Le thème, « Prendre soin de ce(ux) qui nous entoure(nt) » a permis de faire le lien entre l’amour du prochain et le soin de l’environnement. Il a été décliné dans les temps autour de la Bible, mais aussi par un certain nombre de défis pratiques (pique-niques sans déchets, création et utilisation de produits d’hygiène biodégradables, grand jeu autour de la chaîne alimentaire pour permettre aux enfants de mieux comprendre l’interdépendance entre tous les éléments de l’écosystème). Localement, le groupe de Blois a plusieurs fois mené des actions de ramassage de déchets sur les bords de Loire ou dans les parcs locaux. Étonnamment, c’est une activité qui plaît beaucoup aux enfants, et qui permet une bonne collaboration avec les autorités locales.
Les spécialistes de la nature auront toujours un rôle important à jouer dans l’éducation à l’environnement. Mais nous voulons aussi encourager et équiper les Églises et les familles chrétiennes dans leur appel : transmettre et vivre l’Évangile de Christ, bonne nouvelle pour toute la création.
Rachel Calvert