La France a vécu un événement exceptionnel cet été, ça n’aura échappé à personne. Et non, nous ne parlons pas de la dissolution de l’assemblée nationale ! Durant tout l’été, la flamme olympique a brillé sur Paris, et a enflammé le cœur des Français et des nations pour les compétitions sportives de tout genre. Pendant deux mois, le monde avait les yeux rivés sur la capitale, admiratif des exploits des athlètes (valides et avec un handicap), émus aussi des efforts énormes déployés pour décrocher les médailles. Une aventure humaine, sportive, collective, une pause aussi bienvenue qui a apporté de la douceur et de la joie dans notre pays qui en a bien besoin.
Au milieu des célébrations et des larmes (il y a ceux déçus de leur performance), quelle a été la place accordée à Dieu lors ce grand événement ? De nombreuses initiatives ont été lancées, en partie par le mouvement Ensemble 24, en France et depuis l’étranger, par des missions chrétiennes et des Églises. Un nouveau testament en français courant, avec témoignages de foi d’athlètes, a été imprimé en anglais et en français, et distribué en grandes quantités dans le pays par les protestants et les catholiques. Tout un symbole. Un tel événement méritait un témoignage d’ampleur. Depuis les Jeux même, le village où résidaient les athlètes et leur staff a proposé une aumônerie inter-confessionnelle.
En effet conçu comme un espace fermé, le village se devait de tenir une aumônerie, exigence du comité international des jeux. À une heure où l’expression de la foi dans l’espace public est devenue une question incroyablement sensible dans notre pays, une telle opportunité était un encouragement réel du Seigneur. Cinq grandes confessions étaient représentées dans ce centre multi-confessionnel, l’espace réservé aux chrétiens partagé par les aumôniers catholiques, orthodoxes et protestants. Côté protestant, la FPF s’est chargé de monter une équipe impressionnante de 37 personnes, à laquelle elle a donné des formations l’année scolaire précédant les événements, pour les équiper dans leur rôle spécifique. Deux collaborateurs de Perspectives ont participé à l’aventure, Sylvain Lombet (pasteur au Blanc Mesnil, dans le 93), et Stéphanie Revault (assistante pastorale à Rennes, et assistante pour la direction de l’union). Cette dernière témoigne de ce qu’elle y a vécu, une façon de rendre gloire à Dieu des belles œuvres dont elle a été témoin et auxquelles elle a participé.
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» Si je devais résumer, je dirai que cette aumônerie fut une belle aventure sportive, relationnelle et spirituelle. Et avant cela, une invitation à faire un pas de foi. Lorsqu’on m’a proposé de faire partie de ce projet inédit, environ un an avant les jeux, j’ai éclaté de rire ! L’ambition du projet était très stimulante, mais je ne voyais vraiment pas ce que je pouvais y apporter. D’abord ma méconnaissance du sport ! Je m’y intéresse lorsqu’il y a certaines compétitions à l’écran, pratique la course à pied ou vais à la salle de gym par moment, mais pas de passion réelle. Quel encouragement pourrais-je apporter à des athlètes à la renommée internationale ? Et puis, je me disais qu’il y avait sûrement des personnes bien plus expérimentées que moi pour assurer un tel rôle, des aumôniers rompus à l’exercice. Mais on m’assurait que mon profil était ce qui était recherché, et à force d’encouragement, j’ai posé cela devant Dieu. J’ai alors réalisé que mes raisons n’étaient pas fondées, car la peur surtout me retenait. Mon dossier de candidature accepté, j’ai rejoint le groupe qui s’était constitué pour assister à des formations ponctuelles les mois qui ont suivi.
Je m’étais inscrite pour servir aux Paralympiques. Fin août, je débarque sur Paris, dépose la valise au foyer protestant Le Pont qui nous a hébergé, et file directement au village. L’arrivée est un peu un choc, parce que l’ambiance est presque… normale. Pas de clinquant, pas de “gloriole”. Loin des caméras et de la foule, les délégations internationales découvrent tranquillement leurs lieux d’habitation et les services qui leur sont offerts. Une petite armée de bénévoles, discrète et bienveillante, se tient à leur disposition pour leurs besoins. Les handicaps des athlètes sont visibles et assumés, tous circulent librement car les équipements sont conçus pour chacun. Je remercie le Seigneur pour cette démonstration visible d’efforts humains allant dans la bonne direction, où l’inclusion envers les personnes avec un handicap est réelle (que cela puisse nous inspirer dans la gestion de nos territoires !).
Après une visite du village, on m’amène au centre multiconfessionnel, un préfabriqué, où je découvre l’espace réservé aux chrétiens, et où m’accueillent mes collègues. L’espace se divise entre un parcours avec étapes invitant à passer un temps seul avec Dieu appelé “Le Voyage” (grâce à la mission Agapé), un espace détente propice aux échanges, et un espace central avec chaises en rond, devant une table présentant des symboles de la foi chrétienne (Bible, croix…) pour des temps de lecture de la Parole et de prière. Des petites pièces pour des entretiens individuels sont à part. De nombreux documents et Bibles sont à disposition des visiteurs.
Les deux semaines qui ont suivi ont été témoin de beaucoup de choses, j’aimerai en souligner quatre belles, qui sont des bénédictions du Seigneur :
Stéphanie Revault