Né à Strasbourg en 1979, j’ai grandi dans une famille catholique. La notion du « bon Dieu » m’était familière. Une grand-mère pieuse, ma mère convaincue par l’amour de Dieu et mon père lisant la Bible m’ont permis de croire en un Dieu créateur. En revanche, j’ignorais tout de l’œuvre du Christ et de son Esprit, malgré mon catéchisme.
Après ma grande communion, ne trouvant plus aucun sens dans la messe, j’ai cessé de m’y rendre. L’Église semblait si loin de la réalité de mon monde d’adolescent. En difficulté à l’école, je me nourrissais alors de mes amitiés et du sport. Mon unique ambition était de devenir professeur de sport.
La période du lycée a été difficile. Séparé de mes amis, en échec scolaire, timide avec les filles, l’horizon semblait bouché dans tous les domaines. À cette même période mon unique frère partait aux États-Unis pour ses études, laissant un grand vide à la maison. Je ne le réalisais pas, mais Dieu était en train d’émonder tout ce qui pouvait nourrir ma vie pour préparer le terrain et entrer dans ma vie.
Mon bac en poche, j’ai rendu visite à mon frère à Boston à l’été 1998. Fraîchement converti, mon frère m’a invité dans l’Église qu’il fréquentait. Cette expérience m’a profondément marqué. Pour la première fois de ma vie je comprenais qu’il était possible de vivre sa foi avec des codes actuels. J’ai eu le désir de rejoindre une telle Église en France mais je doutais pouvoir en trouver une.
En rentrant des États-Unis, j’apprenais que je ne pouvais pas intégrer la fac de sport. Une vraie désillusion. C’est sans conviction que je me suis inscrit en fac de sociologie. J’ai tenu quelques semaines. Cela m’a permis de découvrir les GBU. C’est par ce biais que Dieu allait m’appeler à lui. Ma première rencontre GBU a été décisive. Challengé dans mon engagement pour Dieu et conscient que je ne connais rien de ce Dieu créateur, je décidais d’arrêter le sport pour fréquenter régulièrement le GBU. Des amis du GBU m’ont invité à venir vivre un culte dans leur Église. J’y ai trouvé une Église actuelle, jeune et dynamique. Sans le savoir, j’allais y revenir tous les dimanches. Sans le savoir je prenais place à côté de Colette qui deviendra mon épouse. Sans le savoir j’allais découvrir une nouvelle famille. Sans le savoir Dieu allait me conduire à la repentance et au salut. La paix, la joie et la louange ont rempli ma vie. Je naissais de nouveau grâce à Christ.
À cette même époque, j’étais médusé par un vieil homme qui partageait régulièrement à l’Église des textes bibliques que Dieu lui révélait. Je voulais aussi le vivre. Un jour, alors que je priai j’ai dit à Dieu que je n’ouvrirai pas les yeux avant qu’il ne me donne un texte. Dieu n’a pas tardé à répondre. J’ai vu un livre ouvert où je pouvais lire la référence : Ezéchiel 3 : 4 . Ayant une culture biblique médiocre j’ai alors ouvert mes yeux pour prendre ma Bible et vérifier qu’Ezéchiel était dans la Bible. J’étais subjugué de découvrir que c’était le cas. Voici ce que j’ai lu : «Fils de l’homme, va trouver la communauté d’Israël et communique-leur mes paroles! En effet, ce n’est pas vers un peuple dont le langage est obscur et la langue difficile que tu es envoyé, c’est vers la communauté d’Israël (…) J’ai rendu ton front aussi dur qu’un diamant, plus dur que la pierre. Tu n’auras pas peur d’eux et tu ne te laisseras pas effrayer par eux, même si c’est une communauté de rebelles.»
J’ai saisi que Dieu me lançait un nouvel appel : annoncer sa Parole en France. Je n’imaginais pas le coût de cet appel. Les dix années qui ont suivi m’ont servi de formation : mariage, enfants, crises dans l’Église, maladie ont été autant d’apprentissages de la mort à moi-même. Dieu me préparait pour le ministère. En 2010, nous sommes finalement allés nous former à l’Institut Biblique de Genève.
Passionné par l’implantation d’Église, une question demeurait : Où implanter ? Alors que tous les déserts spirituels français s’ouvraient à nous Dieu nous a appelé à Strasbourg, ma ville d’origine. C’est là que depuis septembre 2014 mon épouse Colette, mes 3 enfants et moi-même mettons nos vies à disposition de Dieu dans le cadre de la mise en place d’un réseau d’implantation d’Églises. Nous avons eu la joie de voir naître 2 Églises et 2 cafés associatifs. Nous travaillons et prions pour voir de nouvelles Églises s’implanter dans des quartiers de la ville sans présence évangélique.
Il y a quelques mois, Dieu m’a lancé un nouveau défi. Réunis avec quelques pasteurs de Perspectives, Patrice Alcindor nous a posé ces 2 questions : Quels sont vos rêves pour l’Union ? Qu’est-ce que vous êtes prêts à faire ? En rentrant, Dieu a commencé à me travailler sur les besoins dans la région Alsace-Lorraine. Je ne comprenais pas ce que Dieu attendait de moi. Passionné par le terrain, je ne suis ni théologien, ni administrateur. Le service en tant que directeur de région ne m’attirait pas. Dieu a déposé en moi un réel fardeau pour mes frères pasteurs et pour les Églises de Perspectives. J’ai alors proposé mon aide. Conscient de mes forces et de mes nombreuses faiblesses, je suis prêt aujourd’hui à répondre à ce défi. J’aurais plaisir à m’engager au service des Églises de la région Alsace-Lorraine. Je souhaite être une source d’encouragement pour mes frères pasteurs, accompagner les Églises dans leur développement, traverser avec elles les éventuelles tempêtes, poursuivre le développement des implantations. Je me réjouis de collaborer avec des équipes pour faire avancer le travail régional et national. Si l’AG de Perspectives reconnait cet appel, j’aurais évidement besoin de vos prières, de votre patience et de votre compassion pour toutes les fois où je ne serai pas à la hauteur et que je vous décevrai.
Au plaisir de m’engager avec vous dans la croissance du Royaume de Dieu.
À Dieu la gloire !
Arnaud Schrodi