Né en Bretagne, j’ai rencontré mon épouse, Julia, alors que je vivais aux États-Unis. Julia est Américaine et nous avons quatre garçons : Andréi, Dimitri, Zachary et Brandon. Je suis devenu croyant alors que j’étais sur le sol américain en sixième année d’études de commerce. Je ne croyais absolument pas en Dieu car, pour moi, Dieu c’était la religion et la religion n’était ni attractive, ni une chose dans laquelle je souhaitais mettre ma confiance. Ce qui a été un point tournant dans ma vie c’est de comprendre que Jésus était mort pour mes péchés, qu’il était ressuscité et surtout vivant aujourd’hui. La deuxième chose c’était de prendre conscience que l’homme avait inventé la religion. Dieu était Dieu et n’avait pas besoin de la religion de l’homme. Il souhaitait juste une relation personnelle, directe avec moi et je pouvais lui parler directement, confesser mes péchés et lui demander pardon. Il était fidèle et juste pour me pardonner. Cela a bouleversé ma vie et je suis devenu croyant à ce moment-là !
De retour en France, je ne savais pas comment vivre ma vie chrétienne, comment lire la Bible, comment prier… Je n’avais personne pour m’accompagner. Je me souviens m’être senti profondément différent, tout en étant profondément seul. C’est alors que j’ai réalisé que je ne pouvais pas vivre ma vie chrétienne seul.
Très vite, j’ai pris conscience de l’appel de Dieu sur ma vie et ce désir profond d’étudier la Bible, en quête d’être vraiment ancré dans la vérité pour savoir défendre ma foi, tout en ayant tous les éléments pour la partager. Je suis reparti outre Atlantique pour faire mes études de théologie. J’ai d’abord fait un institut biblique dans l’État de New York, puis une faculté de théologie en Pennsylvanie. Simultanément, j’ai commencé à travailler dans l’industrie du tourisme pour me retrouver, quelques années plus tard, entraîné dans le rêve américain, gérant pour mon entreprise 29 états des États-Unis, 6 provinces du Canada, voyageant à l’international et m’éloignant peu à peu de Dieu, de ma famille et du ministère auquel j’avais été appelé.
Les attentats du 11 septembre aux États-Unis ont été le deuxième point tournant de ma vie. Je remercie mon épouse, Julia, pour son amour et son soutien sans faille pendant cette période si difficile où j’avais des choix à faire entre une carrière, ma famille et Dieu. J’ai choisi ma famille et Dieu et je ne le regrette pas aujourd’hui. Nous sommes venus vivre en France. Les années à venir allaient s’avérer très difficiles. Mais au sein de ces difficultés, Dieu nous a béni. J’ai rapidement trouvé un travail dans le service export d’un laboratoire pharmaceutique. Puis nous avons commencé à nous impliquer dans une œuvre parmi les jeunes et nous nous sommes redessinés une nouvelle vie. Progressivement, nous avons fait une transition vers un ministère au sein de notre Église locale à Senlis, au nord de Paris. Nous nous sommes engagés auprès des jeunes, puis je suis devenu le pasteur assistant pour reprendre ensuite l’Église, quand le couple fondateur est parti pour une autre implantation. Nous sommes restés dans l’Oise pendant huit ans avant de venir à Vitré, en Ille-et-Vilaine, en 2014. Nous nous sommes beaucoup impliqués dans notre ville, associations, écoles… pour servir et être le sel et la lumière là où Dieu nous a placé. Nous aimons profondément l’Église de Vitré.
À la suite de la fusion entre France-Mission et Vision-France, j’ai pris la direction régionale Centre-Ouest, puis un peu plus tard la région Île-de-France et Haut-de-France, tout en restant pasteur de Vitré. En ayant rejoint l’équipe de direction nationale, j’ai eu beaucoup de joie à servir auprès de mes collègues. Je vois vraiment mon rôle comme un “pasteur de pasteurs”, avec une sensibilité particulière pour les gens dans le ministère, probablement parce qu’on se comprend. Le ministère est un privilège, mais il peut être aussi semé d’embûches. J’ai donc à cœur d’écouter les pasteurs et leur famille, d’entendre leurs craintes, leurs défis, leurs souffrances, leur solitude… ainsi que d’accompagner les Églises et les aider dans leur prochaine étape de développement.
Dans un premier temps, il a fallu parer aux urgences, connaître les problématiques, trouver des réponses. Soutenir aussi les Églises rurales sans pasteur. Et gérer des crises. Mais surtout encourager, aimer, apporter un peu d’humanité, particulièrement ces deux dernières années avec cette pandémie. Les directeurs régionaux ont tous aussi des tâches transversales dont ils doivent s’occuper. Pour moi, c’était la formation interne que j’ai menée en collaboration d’abord avec Daniel Liechti, puis ensuite avec Jean-Georges Gantenbein. Je me suis aussi impliqué au niveau des CAD, puis du recrutement, de levées de fonds, et plus dernièrement des évaluations d’Églises. J’ai aussi suivi une formation aux États-Unis, pendant deux ans, pour me professionnaliser dans l’accompagnement des personnes, en utilisant un processus appelé « LifePlan ». Enfin, je me suis impliqué avec Raphaël Anzenberger dans imagoDei et son pôle business ces deux dernières années.
Aujourd’hui, nous nous retrouvons de nouveau à une intersection de notre vie. Nos enfants commencent à quitter la maison pour retourner vivre aux États-Unis. Dieu a pourvu pour mon remplacement pastoral à l’Église de Vitré. Je suis reconnaissant pour Benoît Baslé qui m’a assisté dans mon ministère au niveau de l’Église, puis Stéphanie Revault qui m’a assisté sur le plan administratif au niveau de la région. Je ne peux pas nommer tout le monde mais j’ai, en effet, beaucoup de gratitude car je n’aurais jamais été capable de faire tout ce travail sans l’aide des uns et des autres, beaucoup ayant travaillé dans l’ombre pour me soutenir en tant que pasteur, puis en région, dans la direction.
Les dernières leçons que j’ai apprises dernièrement, c’est l’importance de s’en remettre à Dieu, de ne pas s’appuyer sur notre propre intelligence, nos propres compétences. Apprendre à le reconnaître dans toutes nos voies, car c’est LUI qui va aplanir le sentier devant nous, mettre des gens sur notre chemin pour nous accompagner et mener à bien le ministère qu’il nous a donné. Je suis donc reconnaissant pour Perspectives, cette équipe, cette famille et cette interdépendance que nous pouvons avoir les uns avec les autres. Car on ne peut pas vivre notre foi et notre ministère en faisant cavalier seul.
Que Dieu vous bénisse richement et au plaisir de vous revoir tous !
Fraternellement,
Patrice Niveaux
