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Le Rivage, « N’allons pas à l’église, vivons l’Eglise ! »

01 septembre 2020administrateur

Le Rivage, « N’allons pas à l’église, vivons l’Eglise ! »

L’Église du Rivage est un projet né il y a à présent six ans. Partie d’une implantation, l’Eglise compte aujourd’hui entre 40 et 60 participants et a atteint l’étape dite de la « structuration ». Les efforts déployés dans la formation biblique des équipiers ont porté leurs fruits… Parmi une douzaine de personnes solidement formées, plusieurs ont relevé des défis en France ou à l’étranger, et trois constituent aujourd’hui l’équipe de responsables. Thierry Mirone, quant à lui, pasteur et implanteur du projet avec son collègue Steve Niles, se tourne vers d’autres horizons missionnaires et passe progressivement la main à l’équipe de responsables locaux, passant d’un leadership d’implanteur à un leadership d’équipe.

A quoi ressemble Le Rivage aujourd’hui ?

« A l’image d’Aix-les-Bains, ville très ouverte sur l’art, la culture et le bien-être, le Rivage a développé un ministère centré sur l’art d’une part, et a répondu à des besoins sociaux de la ville d’autre part. L’Eglise est composée de nombreuses jeunes personnes, désireuses de s’investir dans le témoignage. Evénements artistiques, live-painting, contes, sable animé, concerts gospel, aide sociale jalonnent ainsi régulièrement la vie de l’Eglise.

Il y a quelques années, l’Eglise a ainsi créé l’association – laïque – « Gospel Aixpression », proposant des cours et des concerts de gospel avec une haute exigence musicale, grâce à l’investissement d’une cheffe de chœur, Ella Peillhon. L’association a connu un franc succès ces dernières années, avec des concerts allant de 600 à plus de 1000 personnes, au cœur de la ville dans le parc de verdure, au centre des congrès ou encore au Théâtre du casino. Aujourd’hui, comme de nombreuses associations culturelles, elle a été fortement impactée par les contraintes sanitaires et fait sa rentrée dans un contexte plutôt incertain. Nous nous autorisons beaucoup d’audace et de créativité quant à la forme, recherchant autant de sens et de pertinence possible pour les habitants du bassin aixois. On aime tester des initiatives, essayer, se tromper, recommencer… et surtout vivre notre foi au quotidien dans nos cercles de relation.

Vous êtes une Eglise très portée sur l’événementiel et le témoignage à l’extérieur… Comment la crise sanitaire a-t-elle impacté la vie d’Eglise ?

Le Rivage étant globalement très relationnel, la vie de l’Eglise ne s’est pas arrêtée ! L’Eglise se veut être un terreau fertile pour ses membres, servant et équipant chaque membre, et par conséquent libérant autant que possible le potentiel singulier que Dieu a confié aux uns et aux autres. Par ailleurs, les petits groupes ont continué par Zoom. Les relations ont été une belle occasion de témoignage à l’extérieur aussi !

Grâce à bonne intégration de l’Eglise dans la ville, nous avons dès le début du confinement proposé notre aide à la mairie pour contribuer à la distribution  alimentaire destinée aux personnes fragiles ou isolées. Très rapidement, grâce au savoir-faire de l’un de nos membres, une équipe de 12 à 16 personnes a mis en place un process pour apporter une aide à ces foyers dans le respect du protocole sanitaire et de la protection des données (ce qui n’était pas une mince affaire car nous avions parfois à faire à des personnes immunodéprimées !). Le projet a été coordonné et porté par trois jeunes de 20 ans, en standby au niveau scolaire et qui ont ainsi trouvé un vrai sens à leur confinement…

Pendant cette période, et tout au long de l’été, plusieurs personnes de l’Eglise ont également apporté leur soutien à des personnes âgées isolées par une présence téléphonique régulière.

A un niveau individuel, cette période a révélé une vraie aptitude au service auprès de quelques membres de l’Eglise d’habitude plutôt discrètes, qui ont accompli un travail extraordinaire.

A un niveau collectif, cette période a confirmé l’impact social que pouvait avoir l’Eglise dans la ville. A quelques exceptions près, cet investissement social restera ponctuel et pourra se répéter selon les besoins (canicule, retour du COVID,…) – il faut que l’Eglise soit en mesure de l’absorber – mais nous constituons à présent un relais reconnu par le CCAS (centre communal d’action sociale).

Qu’avez-vous appris pendant cette période de confinement ?

Le COVID-19 semble avoir été un vrai révélateur de notre foi… Il a confronté notre génération à des problématiques et des challenges liés au risque qui sont inédits pour la plupart. Même si les jeunes étaient plutôt épargnés par cette maladie, nombreux sont ceux qui se sont retrouvés face à des questions existentielles.

En tant que pasteur et en tant qu’Eglise, notre rôle a été de donner des points de repère dans une situation inédite pour nos générations. Face à la déferlante d’informations, de rumeurs, de fake news jusqu’aux théories du complot (circulant aussi dans le milieu évangélique !), il était important d’aider nos membres à faire le tri, à trouver des points de repère solides et de dépasser le contexte anxiogène ambiant. Cette période a été propice à une forme de réceptivité vis à vis de l’Evangile et de ses applications en pareille situation.

Pour conclure, je reprendrais deux citations d’auteurs qui m’inspirent beaucoup. Leurs propos résonnent dans le contexte de ces derniers mois :

 « L’Église, parce qu’elle marche dans la direction opposée à celle de la majorité des gens, parce qu’elle ne regarde pas de la vie vers la mort mais de la mort vers la vie, l’Église est une assemblée qui reçoit le premier éclat de lumière d’un jour nouveau. C’est de cette lumière-là qu’elle est le témoin. »

Lesslie Newbigin, En mission sur le chemin du Christ, Editions du Moulin, 1989, p. 39.

« L’Église est une merveilleuse et mystérieuse créature de Dieu qui prend une forme concrète dans la vie des disciples de Jésus lorsqu’ils se rassemblent dans des communautés locales et cherchent à contextualiser l’Évangile dans leur localité […] Lorsque les églises locales s’édifient pour accomplir leur mission extérieure, elles deviendront en fait ce qu’elles sont déjà par la foi : le peuple missionnaire de Dieu. »

Charles Van Engen 

 

Que Dieu nous donne toute l’audace et la créativité pour relever le mandat qu’il nous a confié.

 

Thierry Mirone

 

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